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Rouen – Evreux : un vieux dossier normand

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La liaison Rouen - Evreux est aujourd’hui assurée par autocars. Le service en 2021 comprend 12 allers-retours en semaine effectuant le trajet en une heure. Le week-end, on ne compte que 4 à 5 allers-retours.

La restauration d’une desserte ferroviaire est un sujet assez récurrent depuis de très nombreuses années, et qui a encore été remis en exergue dans la presse régionale avec les nouvelles déclarations du président de la Région Normandie. Une étude - une de plus - avait été financée en 2019 à hauteur de 120 000 € pour examiner la restauration d'une desserte ferroviaire Rouen - Evreux via Louviers, selon un tracé plus court en distance que la possibilité actuelle, non utilisée, via Elbeuf et Serquigny, qui assurerait a priori une liaison Rouen – Evreux en 1h15 à 1h20 : c’est plus long, mais beaucoup moins cher qu’une réouverture si on veut proposer une solution par train.

En 2008, une première étude évaluait à 125 M€ (à l'époque) le coût de la réouverture de la section Saint Pierre du Vauvray - Evreux.

Ce statu quo a de multiples origines dont le plus évident est la disparition de l’emprise sur une partie du parcours, au sud d’Amfreville, quand la ligne quitte la vallée de l’Eure pour celle de l’Iton. Elle ne réapparaît qu’à l’approche d’Evreux, à partir de Gravigny.

Autant dire que l’estimation à 125 M€ de 2008 paraît très largement sous-estimée pour un projet comprenant la réalisation d’une section nouvelle ex-nihilo sur plusieurs dizaines de kilomètres. La restauration d’une liaison ferroviaire Rouen – Evreux via Louviers apparaît donc en l’état actuel bien peu probable.

Reste donc le cas de Louviers. La voie ferrée présente un inconvénient non négligeable : elle rejoint l’axe Paris – Le Havre à Saint Pierre du Vauvray, gare qui n’est plus desservie, en étant orientée vers Paris. Il existe toujours l'emprise de la troisième branche du triangle pour rejoindre Rouen, sur laquelle la voie a évidemment été déposée.

Par conséquent, une autre hypothèse pourrait être développée : il est, à ce propos, ponctuellement évoquée la possibilité d’un tram-train. Cependant, son insertion depuis Rouen sur l’axe Paris – Le Havre promet quelques difficultés compte tenu de l’important écart de performance entre des trains classiques à 150 / 160 km/h sur cette section et un tram-train plafonnant à 100 km/h.

Pourrait alors être imaginé un scénario un peu plus en rupture, au départ de la gare du Val de Reuil, sous la forme d’un tramway rapide vers Louviers, empruntant la voirie sur les communes de Val de Reuil et Incarville. La traversée de Louviers apparaît en partie difficile en raison de la largeur de la voirie, même pour une voie unique. La transformation d’un embranchement particulier délaissé permettrait de rejoindre l’emprise ferroviaire pour desservir l’ancienne gare de Louviers mais avec l’inconvénient d’un tracé excentré.

carte-louviers

Dans ces conditions, la liaison Val de Reuil – Louviers par autobus, avec 2 lignes complémentaires totalisant 6 services par heure en pointe et 4 en journée, et l’autocar pour la liaison Rouen – Evreux, semblent avoir de beaux jours devant eux.


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